42/47
À Mumbai, la routine de l’infirmière Prabha devient problématique lorsqu’elle reçoit un cadeau inattendu de son ex-mari. Sa colocataire plus jeune, Anu, cherche en vain un endroit dans la ville où elle peut avoir des relations intimes avec son petit ami. La réalisatrice Payal Kapadia et le casting de All We Imagine As Light se réunissent pour partager leurs réactions les plus émouvantes de Cannes et plus encore ! Le premier film indien à recevoir le prestigieux Grand Prix du Festival de Cannes en 2024. Ce film dramatise de nombreux défis auxquels sont confrontées les femmes célibataires vivant à Mumbai et met en évidence leur résilience. Toutes les femmes ici sont infirmières dans le même hôpital, mais les similitudes s’arrêtent là, car chacune a ses propres problèmes et, pourrait-on dire, ses propres solutions. Le désir, la peur, le regret et la patience impassible sont les émotions qui alternent continuellement à mesure que l’histoire se déroule en silence. La plus grande force est peut-être le scénario, qui offre des dialogues exceptionnellement riches et profonds entre les personnages. L’action de l’intrigue semble suffisante pour fournir un cadre à des conversations dans lesquelles les participants ont la possibilité d’être exceptionnellement honnêtes et sans réserve les uns envers les autres, même lorsqu’ils mentent ou prennent parti. Le jeu des acteurs est uniformément excellent et à la hauteur de l’écriture ; il n’y a pas de fausses notes, bien que certains détails intéressants soient laissés en suspens. La cinématographie et le montage sont également très bons pour créer une atmosphère réfléchie et quelque peu distante qui se marie bien avec l’intensité tranquille des interactions entre les personnages. Le détachement est amplifié à plusieurs moments où le film semble incorporer des éléments documentaires, ou du moins créer ce genre de sentiment. Je n’ai pas toujours été fan de la musique et de la façon dont elle est évoquée, mais c’est un reproche mineur que beaucoup pourraient ne pas partager. Je ne suis pas d’accord avec l’affirmation d’un autre critique selon laquelle ce film a été conçu comme un « appât à récompenses ». À mon avis, il y a trop de passion et d’honnêteté dans ce film pour qu’on puisse le qualifier de cynique ou de manipulateur, certainement pas plus que n’importe quel autre film qui essaie de raconter une histoire importante d’une manière convaincante et belle. Et ce film prend beaucoup de risques qui, je pense, ne seraient pas bien accueillis dans une Inde de plus en plus sectaire et puritaine. Je recommande vivement « Tout ce que nous imaginons comme lumière ».
